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Tibet Mont-Blanc Bienvenue sur le site de l'association |
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Bonjour à tous
Bientôt le Nouvel An tibétain
Année Lapin de Fer
Et comme d'habitude 3 jours d'information et d'échanges sur le Tibet
à travers films, conférences, débats, ateliers, spectacles
Nombreux intervenants
Restauration tibétaine bio sur place
Programme prochainement sur le site et dans les offices de tourisme de la Vallée
renseignements : 06 85 32 23 78 affiche : sophie samdup milamsamdup@hotmail.fr
Retenez votre soirée du lundi 27 décembre pour une soirée sur le Ladakh, à partir de 21h, à l'Espace OLCA, dans le but d'aider 2 jeunes réalisateurs ladakhis qui ont tout perdu lors des inondations du mois d'août.
MIGCHOOU (L'eau des yeux)
film ladakhi
1h 30 - VO sous-titrée en français
Production HIMALAYA FILM STUDIO - LEH
Prix de l'entrée : 5€ + boîte à dons
(intégralement reversés aux réalisateurs)
Sonam est le fils de Yangskit et de Paljor, deux parents aimants et désireux de lui donner la meilleure éducation possible. Yangskit meurt de maladie et fait promettre à son mari de tout faire pour que Sonam reçoive la meilleure éducation, et devienne un homme instruit,...un sage.
Paljor se remarie une dizaine d'année plus tard avec Kunzès qui va tout de suite considérer Sonam comme "garçon de ferme", ne lui donnant que des ordres de travail et ne lui permettant pas d'aller à l'école. Tashi naît de ce second mariage, et lui aura toutes les facilités pour étudier. Sonam tombe malade de trop travailler. Le docteur, à cette occasion, apprend à Tashi que Sonam est son demi frère. Tashi est pris de remords et essaye de comprendre ce "grand frère" méconnu. D'une longue discussion entre eux naissent, amour, complicité, et respect mutuel.
LES REALISATEURS : Deux jeunes hommes, nés dans des petits villages d'éleveurs isolés du Ladakh...
ZANGPO SERTHI :
31 ans, ainé d'une famille très pauvre du village de Serthi, il est resté plusieurs mois dans le coma; puis paralysé suite à un très grave accident lorsqu'il avait 15 ans. Amputé d'un bras, il savait qu'il ne pourrait plus prendre part aux travaux de la ferme familiale. Il traverse deux années de désarroi et, n'acceptant plus d'être "un bébé et un roi" au sein de sa famille, il quitte son village et va à la ville. Il essaye de travailler dans une boutique et "commence à se faire du cinéma et de la musique dans sa tête".
Une volonté et une créativité hors du commun ont fait de lui, 15 ans plus tard, un réalisateur, musicien, compositeur, célèbre dans sa ville, apprécié au Ladakh et même dans l'état du Jammu et Cachemire.
STANZIN GYA :
33 ans, cadet d'une famille de six enfants, agriculteurs et éleveurs aux confins du "Changtang" (Hauts plateaux à 5000m d'altitude), il passe une grande partie de son enfance et de son adolescence à garder les yacks et les chèvres "pashmina" de sa famille sur les plateaux. Quand un jour, il annonce à sa mère son désir d'être cinéaste, elle le regarde comme un extra-terrestre !
Il rencontre alors le directeur du S.E.C.M.O.L. (une ONG Ladakhie dont un des but est de permettre des scolarisations qualifiantes aux jeunes Ladakhis motivés) et Stanzin y passe sept ans. Ses qualités et ses dons sont remarqués et il bénéficie alors d'une formation spécialisée en audio visuel à Delhi où il devient "Bachelor of Arts"
L'histoire d'une rencontre :
L'âge, les milieux sociaux, les histoires personnelles, les difficultés de vie, les désirs professionnels communs, ont réuni, il y a six ans, Stanzin et Sangpo.
Ils fondent "HIMALAYA FILM STUDIO", empruntant aux amis, vendant des moutons...Ce sont des années de "galère", mais tous les deux veulent faire de leur vie quelque chose d'utile pour leurs villages, et refusent la vie facile de "fonctionnaire d'état".
Zangpo écrit les scénarios des films, les musiques, les chansons. Stanzin est à la caméra, tourne et monte les images. Les acteurs sont tous des Ladakhis, bénévoles, non professionnels (ça n'existe pas là-haut...!!) qui font ça avec leur coeur, et pour qui c'est une incroyable aventure aussi.
MIGCHOOU est leur second film. Il rencontre un immense succès tant à LEH (la ville) que dans les petits villages, où ils le diffusent dans une petite camionnette équipée d'un écran et d'un groupe électrogène.
C'est un film ÉTONNANT, DÉROUTANT, profondément marqué par la "double culture" des deux réalisateurs, nés dans une culture "Tibétaine" de l'Himalaya, mais formés à la culture indienne de Delhi et de "BOLLYWOOD" :
Les moments chargés émotionnellement sont toujours pudiquement chantés par les acteurs, mais les images sont tournées dans les paysages fascinants du haut Ladakh, dans les déserts de haute altitude. L'amour de leur culture et de leurs villages est le fil conducteur de leurs films.
Soirée proposée par Christiane Mordelet , présidente de l'association "Tisser la paix", travaille avec le Ladakh depuis 30ans ; elle est également réalisatrice et a fait quelques films pour FR3.
Depuis 3 ans , elle travaille avec 2 jeunes réalisateurs ladakhis qui ont créé une petite société de production "Himalaya Film Studio" à LEH ; ils employaient 5 jeunes et faisaient travailler plus de 20 familles quand ils tournaient une fiction.
Le studio a pris l'eau dans la nuit du 5 au 6 août et le remettre en état en y installant l'électricité solaire leur coûterait entre 7000 et 10000€.
"Claude s'est éteinte paisiblement lundi 13 décembre à 22h30. Jean-Claude était avec elle. Elle serrait dans sa main une statuette du Bouddha que lui avait offerte le Dalaï-Lama."
Nous la savions gravement malade mais c’est avec beaucoup d’émotion et une immense tristesse que nous avons appris que cette très grande dame nous a quittés le 13 décembre. Depuis le départ de l'association (et même avant) elle a toujours été une référence pour nous en ce qui concerne le Tibet et elle a toujours été présente, lorsque c'était possible, quand nous faisions appel à elle. Elle manquera beaucoup pour la défense de la cause tibétaine.
Un peu d’elle se trouve ici : http://www.claudelevenson.net/
Merci Claude
Une quête de vérité et de liberté
C'était en début d'année en Inde du nord-est : comme bien d'autres fois elle assistait à l'enseignement que donne traditionnellement le Dalaï-lama devant des centaines de milliers d'Indiens. Le dernier jour de cet enseignement, le leader tibétain lui a fait signe de s'asseoir à ses côtés. C'est cette image que ses amis devraient conserver de Claude B. Levenson, femme discrète et compétente, amicale et précieuse dans ses écrits et ses essais, dans sa lettre mensuelle comme dans sa relation avec les autres.
Hommage de Christine à Claude
Blancheur immaculée, rêve de neige ...
La neige est là, la lumière aussi
Quintessence de la lumière, pur esprit Claude est devenue
Sur les cimes enneigées, glissent les perles ...
Les Droits de l'homme tu les a portés au plus haut
Notre région, pour le Tibet, tu l'as fait briller de la magnificence de ton esprit
Inlassable guerrière, guerrière par les mots, puissance de ta parole...
Les mots, chargés de grâce, d'amour et de liberté
tu les as mis au service du Tibet, pour les tibétains, avec les tibétains
Nous n'avons eu de cesse de t'inviter, de t'écouter
Tu étais notre référence et dans toutes les associations
tu as fait l'unanimité
Les mots, porteurs de sens, chargés de la douleur du Tibet,
Les mots, lourds de violence contenue et d'aberration profonde
tu as su les mettre en acte, simplement, posément, puissamment....
Ton oeuvre, témoin inéluctable de l'histoire tibétaine
Ta résistance sereine, ta profonde intelligence
puissent-elles inspirer nombre de futures générations
Quand tout espoir pour le Tibet semblait perdu
ta newsletter arrivait, sublime de pertinence, d'évidence
nous remettait en selle pour un nouveau galop
Ecrivaine subtile, tu as su bâtir des ponts entre les tibétains et nous
tu nous as invités à la réflexion
et tes instincts secrets ont magnifié la cause tibétaine
Par delà les mots, par delà les instants, par delà les regards
par delà la vie et la mort,
nous te réitérons notre admiration
Belle et puissante lionne,
les lions te saluent.
Espace Aides au Ladakh
Vous êtes femme, homme, enfant … agriculteur, artisan, artiste, commerçant, etc ?
Vous voulez participer à l'aide au Ladakh suite aux inondations dans la nuit du 5 au 6 août ?
Venez offrir un objet, fruit de votre passion ou simplement que vous souhaitez donner afin qu'il soit vendu, pendant ce festival, pour soutenir le projet d'aide à l'hôpital de Leh ou à la reconstruction de maisons bioclimatiques.
Apportez ce ou ces objets à l'Espace OLCA le vendredi 5 novembre à partir de 8h.
Projet de l'assosiation « Lions des neiges mont-blanc «
En présence Lonicera, Sophie et Tsewang qui on passaient de mai à novembre au Ladakh et Zanskar. Ils passeront des photos et pourront répondre à vos question .
Renseignement : http://indes-et-partages.over-blog.org/ ou 04/50/54/55/20
Suite aux très fortes pluies qui se sont abattues sur le Ladakh dans la nuit du 5 au 6 août, causant une catastrophe sans précédent dans la région, voici le récit de Céline et quelques photos de Tsewang et Sophie.
"Dans la nuit, on entend au loin l'orage qui gronde... Rien de bien méchant...
Mais le matin, la nouvelle arrive de je ne sais où : il y a eu des inondations à Nyemo ! Je cherche à joindre Danielle et Diskit mais le téléphone ne passe pas. J'essaie encore et toujours, et à midi, Danielle décroche : "nous sommes vivants !". Cette simple phrase me glace le sang : "que s'est-il passé ?":
"une nuit de cauchemar !!! Le fleuve a débordé, une coulée d'eau
est tombée de la montagne, le village a été dévasté : nous avons
couru dans les champs dans tous les sens, personne ne savait où
aller, l'eau venait de partout ! Angchuk, Motup et Olivier ont couru
dans tout le village pour récupérer les gens qui pleuraient, qui
criaient... Et quand on a atteint la route en hauteur, ce sont des
avalanches de pierres qui nous sont tombées dessus : avec des roches
plus grosses que des voitures... Un vrai cauchemar !!! Des personnes
sont mortes : des travailleurs de la route. Et il y a 3 disparus dans
le village... On aurait pu y rester.... Et puis au retour, on a eu un
accident avec la voiture : le pneu a explosé et Angchuk a évité de
justesse de mettre la voiture au fossé. On a été ramenés par l'armée.
Le mariage est annulé bien sûr... A 1 jour près, nous étions 500 de
plus à courir à travers champs dans le déluge..."
La journée se passe. Diskit est restée à Nyemo.
Olivier et Danielle, choqués, sont restés dormir à l'hotel.
Angchuk repart dans son village et emmène Rabyang
(le 3ème de la famille de Diskit) avec lui pour aider.
Le soir, nous nous retrouvons avec Rigzin, Sonam,
Rinchen, Rabgyes, et 2 français pour nous changer
les idées... Nous buvons un peu, chantons des chansons
locales, des chansons françaises, racontons des blagues...
Rigzin est un superbe chanteur. La soirée est vraiment
chaleureuse et joyeuse... Le soir, chaque "groupe" rejoint
ses quartiers. Il est minuit....
Vers minuit et demi, l'orage qui menaçait sur les montagnes
alentour explose. Le ciel est illuminé en permanence.
Il pleut des trombes d'eau. La pluie est glacée. Impossible
de dormir jusqu'à au moins 1h30... Puis ça se calme.
La fatigue prend le dessus et je m'endors.
Qui aurait pu prévoir ? Qui aurait pu ????
Le lendemain, à 8h30, je retrouve Sonam dehors. Il vient de recevoir un coup de fil : la moitié de Choglamsar a "disparu" ... Je ne prends pas au sérieux plus que ça cette information. C'est sûrement juste "une façon de parler"...
Je décide de retrouver Olivier et Danielle à leur hôtel et de déjeuner en cours de route. Pour cela, je dois descendre jusqu'à Leh (40 min de marche), puis encore plus bas jusqu'à leur hotel (20 min de plus). Je me dis que je vais m'arrêter au Jeevan Restaurant, le premier de Changspa road en descendant... mais il est fermé... je me dis qu'ils ont dû avoir quelques dégats dans leur cuisine à cause de la pluie... A moins que ce soit tout simplement trop tôt pour ouvrir ?... En descendant encore, les boutiques sont fermées mais ça ne me choque pas car dès que l'on est un peu hors saison, cette rue est majoritairement fermée... J'atteins ensuite le centre de Leh et je me dis que je vais faire un petit détour pour prendre des galettes de pain cachemiri dans la "rue des boulangers"... Là encore,
tout est fermé... je me dis : "c'est normal, c'est vendredi, ce sont des musulmans..."... Et forcée de continuer dans la rue principale je dois bien me rendre à l'évidence : tout est fermé !!!! Encore un petit espoir de trouver le "pinguin restaurant" ouvert pour me remplir l'estomac : peine perdue, il est fermé aussi ! Cette fois, je suis inquiète. Je descends tout droit à l'Hotel Mandala pour retrouver Olivier et Danielle : seule Danielle est là : "ça a recommencé me dit-elle. A Nyemo, mais aussi tout le bas de Leh est détruit ! Diskit, Angchuk et Rabyang ont de nouveau passé la nuit à courir dans les champs... Mais à Leh, toute le quartier vers les bus est détruit ! " Mon sang se glace. Olivier revient déjà avec des
photos : c'est l'apocalypse ! Toutes les maisons ont été emportées. Karma, le propriétaire de l'hotel décrit sa nuit d'horreur, allant de corps en corps, testant les pouls pour n'embarquer que les vivants... "Il y a une centaine de morts dit-il ! "Motup revient lui aussi du champ de "bataille" : on a besoin de bras pour dégager les pierres !! Je me débrouille je ne sais comment pour trouver la moto d'un copain qui me remonte au centre écologique. Je me change et redescends aussitôt pour aller aider... J'ai quelques biscuits dans le ventre. C'est tout. Mais je n'ai pas faim. Sur place, on ne voit même plus les maisons. Des files s'organisent pour dégager la terre, creuser... Certains ont des pelles, d'autres des bouts de tissu dans lesquels ils transportent les gravas de l'autre côté. Le but est de dégager ce qui peut l'être encore...
Vers 16h, une camionnette passe pour dire qu'à Choglamsar, on a besoin d'aide... Je pars avec d'autres dans 2 camions militaires. Je me souviens de ce que Sonam m'a dit le matin même "Choglamsar est à moitié détruite". Que vais je trouver ? J'ai peur que les mots entendus soient vrais....
A la descente du camion. Je ne reconnais rien. La situation est pire qu'à Leh : il n'y a plus RIEN !!!!! Choglamsar a été lessivée, rayée de la carte !! Que peut-on faire ??? balayer la montagne ???Il y a une épaisseur de boue, comme du ciment liquide de 1m50 au moins et seuls quelques murs sont encore debout... L'armée drague la boue avec des bâtons en s'enfonçant jusqu'en haut des cuisses. Des morceaux de bois sont posés sur le sol mouvant pour permettre d'avancer... Que peut-on faire ??? Je ne peux qu'avancer, pétrifiée... Où est la maison de Rigzin Chorol ? Où est celle de Sonam Youdol ? Où est la Rigjum Public School ??? Je ne distingue rien d'autre que le TCV (l'école des enfants tibétains) qui tient debout comme par miracle au milieu de l'immense "plaine"... Mais où sont les maisons-internat ??? Avant, ce n'était pas une plaine, c'était un labyrinthe de rues et on ne voyait pas le TCV depuis "la route"....
Des voitures sont encastrées dans ce qui reste du Bazar... Je me rends compte que nous marchons sur le mur mane (mur construit avec des pierres sculptées de prières)... c'est un sacrilège mais il n'y a pas d'autre choix.
Tout est très désorganisé et l'armée, qui nous a fait venir, nous demande finalement de partir car le ciel est menaçant et que tout peut recommencer très vite. On repart donc par les moyens qu'on trouve...
Je saute à l'arrière d'un pick-up et remonte doucement à
Leh. Je repasse par cette "autoroute" qui mène de l'aéroport à Leh et
qui n'est plus que le lit de torrent asséché, rempli de pierres et
de terre. Les torrents de boue sont venus de toutes parts : il n'y a
jamais eu même un ruisseau ici ou à Choglamsar : c'est l'orage qui a
créé des torrents improvisés...Toute la population a peur. Il est 18h. Le ciel menace. Des gens crient de monter sur les montagnes. Des fausses rumeurs de torrents en crue circulent. Je rejoins Leh le plus vite possible. On s'appelle
les uns les autres : où vas-tu ??? Sonam m'ordonne de rejoindre le Shanti Stupa le plus vite possible : le torrent est en crue et le pont ne tiendra peut-être pas. En chemin, Tinley a trouvé une voiture et me prend au passage... mais on ne peut déjà plus franchir le pont avec un véhicule. Alors je descends de la voiture et je cours pour
traverser. ça y est, je suis de l'autre côté : ce n'était qu'un pont avec un torrent menaçant finalement... Comme moi, des dizaines et des dizaines de Ladakhi grimpent se réfugier au Shanti Stupa. Là haut, c'est un véritable camp de base de réfugiés.... Nous y passerons une nuit, puis une seconde et la nuit dernière encore. Durant la deuxième nuit, c'est le village de Dha qui a été ravagé, à presque 200 kms d'ici...
A Leh, les nuits sont calmes depuis même si la tension reste palpable.
Les volontaires s'organisent : ce sont les civils qui creusent. L'armée dégage les routes... Nous sommes en blocus :l'approvisionnement ne peut venir ni de Srinagar (route de Nyemo), ni de Manali (route de Choglamsar). On rapatrie les trekkeurs : on envoie des hélicoptères. La vallée de la Markha a été la plus touchée mais il y a eu des éboulements vers Lamayuru aussi. Ils ont dégagé la piste de l'aéroport et évacuent les touristes : hier, aujourd'hui et
demain, 3 avions supplémentaires ont été affrétés. J'entends les touristes paniqués parler de leur visa, de leur avion qu'ils risquent de manquer, des difficultés qu'ils ont eu sur la route... A côté, Tsewang a été reconnaître les morts dans son village de Choglamsar : des enfants, beaucoup d'enfants... et encore tellement de disparus, ensevelis... Choglamsar a été détruit à 70%. Impossible de dire combien il y avait d'habitants : c'est la grosse banlieue de Leh...
Tous pensent qu'il ne peut pas y avoir moins de 500 morts. Je le pense aussi...
Leh est choquée. Entre vie et mort, on rit encore mais on ne parle pas d'avenir. On vit aujourd'hui, "tomorow never happen" comme on dit toujours ici... Mais aujourd'hui, ça a encore plus de sens... Quelle est la valeur d'un visa, d'un avion manqué, de vacances avortées dans ces conditions ? J'entends des touristes dire "qu'on ne s'est pas assez occupé d'eux" ?... Ils n'ont sans doute pas assez séjourné ici pour relativiser la valeur des choses...
Avant-hier, je me sentais impuissante, comme la majorité d'entre nous. Alors j'ai pris mon outil, ma caméra, et je suis retournée à Choglamsar. Hier et aujourd'hui, je cherche des points d'électricité pour monter ce que je peux, enespérant qu'internet tiendra le coup pour que je puisse envoyer quelques images... Témoigner est la seule chose que je puisse faire pour l'instant.
Mais hier, les volontaires se sont organisés davantage et dès que ces images seront parties, je me joindrais à eux pour un travail de terrain : nettoyer l'hôpital, creuser dans les maisons... Sonam Norbu a rejoint l'équipe du rafting : ils récupèrent les corps dans l'Indus. Il n'a jamais fait de rafting mais c'est aussi une façon de noyer sa peine : sa voiture
était à Choglamsar : c'était sa "confiance", sa "réussite" sa voiture...
Je passe toutes mes nuits au Shanti Stupa. La moindre goutte d'eau est une alerte mais je ne crains rien. La catastrophe est passée. La priorité est aux vivants..."
Un bilan provisoire communiqué par Sophie le 13 août :
Voici les chiffres donnés par L.B.A Ladakh Boudhist Association il y a quelques jours (je pense qu'ils ont du augmenter depuis):
> -1000 familles et maisons touchées.
> -185 morts
> -600 disparus
> -500 blessés
> -20 ponts détruits
> Les villages les plus touchés sont:
> -Leh, les alentours du bus stand et l'hopital
> -Choglamsar, camps n°
> -Phiyang
> -Saboo
> -Shey
> -Taroo
> -Skarmo
> Les routes touchées:
> La route de la Markha n'est plus du tout pratiquable
> La route de Srinagar est maintenant meilleure, les ponts de Nimoo, Basgo, Yangthang, etc..... sont détruits.
>
> Des camps de refugiés se montent un peu partout, dans les camps militaires, au TCV de Choglamsar qui n'a pas été touché (comme on a pu l'entendre en France ; les 2000 élèves vont bien)
> Il y a encore des gens qui dorment dans les montagnes dès que le ciel se couvre.
Si vous voulez apporter une aide aux habitants sinistrés du Ladakh, vous pouvez adresser vos dons à l'association : chèques libellés à l'ordre de Lions des Neiges Mont-Blanc, en inscrivant au dos la mention "pour le Ladakh". Un recensement des besoins est en cours, Sophie et Tsewang s'en occupent en lien avec les associations locales et notamment la L.B.A Ladakh Boudhist Association .
Bonjour le Tibet !
Lundi 9 août
Espace OLCA
Les Houches
Documentaire apéro débat à 18h
«Le sentier interdit»
de Pierre Anglade (53mm)
A partir de 19h30
assiette tibétaine bio plus dessert (10€)
Stands et Bar tibétain
A 21h Film débat
« Ce qu'il reste de nous »
de François Prévost & Hugo Latulipe (1h22)
La Communauté bouddhiste internationale Rigdzin
a l’immense joie de vous annoncer que
Sa Sainteté le 17ème Karmapa, Orgyen Trinley Dorje,
l’une des figures les plus importantes du Bouddhisme tibétain après le Dalaï-Lama,
a accepté de venir donner en Suisse une série exceptionnelle de conférences et enseignements
les 11 et 12 septembre 2010 à Lausanne
ainsi que les 18 et 19 septembre 2010 à Bâle.
D’une présence et d’un charisme hors du commun, c’est dans un langage à la fois clair et chaleureux
que Sa Sainteté abordera différents thèmes
avec la vision profonde et la joie communicative qui le caractérisent.
SAMEDI 11 SEPTEMBRE LAUSANNE, PALAIS DE BEAULIEU
MATIN 9:30 – 11:30 ENSEIGNEMENT par S.S. KARMAPA
La méditation, source de paix intérieure (partie I)
APRÈS-MIDI 14:00 – 16:00 ENSEIGNEMENT par S.S.KARMAPA
La méditation, source de paix intérieure (partie II)
DIMANCHE 12 SEPTEMBRE LAUSANNE, PALAIS DE BEAULIEU
MATIN 9:30 – 11:30 INITIATION par S.S. KARMAPA
Padmasambhava
APRÈS-MIDI 14:00 – 16:00 CONFERENCE PUBLIQUE par S.S. KARMAPA
Bouddhisme et science
SAMEDI 18 SEPTEMBRE BÂLE, THEATRE MUSICAL
MATIN 9:30 – 11:30 ENSEIGNEMENT par S.S. KARMAPA
Le bonheur au quotidien (partie I)
APRÈS-MIDI 14:00 – 16:00 ENSEIGNEMENT par S.S.KARMAPA
Le bonheur au quotidien (partie I)
SOIR 20:00 - 22:00 SPECTACLE
Danses et chants tibétains
DIMANCHE 19 SEPTEMBRE BÂLE, THEATRE MUSICAL
MATIN 9:30 – 11:30 INITIATION par S.S. KARMAPA
Avalokiteshvara (Chenrezig), le Bouddha de la compassion
APRÈS-MIDI 14:00 – 16:00 CONFERENCE PUBLIQUE par S.S. KARMAPA
Bouddhisme et respect de l’environnement
Le Karmapa s’exprimera principalement en langue tibétaine.
Ses enseignements seront traduits en français, anglais et allemand.
INFORMATIONS ET RESERVATIONS
Les billets sont disponibles directement sur notre site Internet :
www.karmapa2010.ch
Venez rencontrer au Musée dauphinois
les associations iséroises qui perpétuent les valeurs de la culture tibétaine :
France Tibet Isère
Grains de sable, grains de sagesse
Solhimal - Migdan - Alpes Himalaya
Université Rimay Nalanda et Institut Karma Ling
Amnesty International
Ecole de la paix - Aide aux réfugiés tibétains
Tibet, chevaux du vent - L’Arche de Dolanji
Le programme élaboré par les associations
engagera de nombreux échanges dans une ambiance festive :
expositions, présentation d'ouvrages, objets d’artisanat,
reportages photographiques,
réalisation d’un mandala,
animation d’un atelier pour enfants , …
Cette manifestation s’inscrit dans le cadre de l’exposition
Tibétains, peuple du monde
présentée au Musée dauphinois jusqu’au 4 janvier 2011
Entrée libre.
Toutes les information sur : http://www.musee-dauphinois.fr/
Le médecin Tibétain Dorjee Rabten Neshar sera de passage dans notre région du lundi 21 au mercredi 23 juin.
Il donnera une conférence sur la médecine tibétaine MARDI 22 juin à 20h30
Si vous désirez le rencontrer personnellement, contact au 04 50 76 10 62 ou par mail <f.rossetti6@gmail.com> .
Si vous habitez la région lyonnaise contactez <bingel-cannell@orange.fr>.
ASSOCIATION OBJECTIF TBET
CONFERENCE sur la MEDECINE TIBETAINE
MARDI 22 JUIN à 20h30
à PUBLIER - Salle / rue des Châtaigniers (proche de la Mairie)
entrée : 4€
La MALADIE
ses causes et ses remèdes
selon la médecine tibétaine
par le Docteur DORJE RABTEN NESHAR, médecin tibétain,
chef de la clinique tibétaine de Bangalore en Inde.
Conférence en anglais traduite en français
****************
La médecine tibétaine traditionnelle est une des plus anciennes médecines au monde et remonte
à près de 2500 ans. Au 8ème siècle un célèbre médecin tibétain, Yutok Yonten Gonpo, rédigea
les « quatre Tantra Médicaux » un ouvrage exceptionnel de 156 chapitres et 80 peintures (Thangkas) ,
qui fait encore référence de nos jours.
La médecine tibétaine est basée sur une conception holistique de l’être humain : l'état de santé de la
personne va dépendre de son environnement, de son mode de vie, de son alimentation, des énergies
physiques et psychiques qui l'affectent ; de plus , esprit et corps sont indissociables.
La science médicale tibétaine est aussi un art de vivre,
comprenant des dimensions éthiques, culturelles et esthétiques.
Le diagnostic des déséquilibres se fait d’abord par la perception de 3 pouls, par l’examen de l’urine,
des yeux, de la langue, etc. Les remèdes sont à base de plantes, de minéraux et de métaux,
prescrits sous forme de pilules, poudres ou onguents.
Le docteur Dorjé Rabten Neshar,
diplômé de l'Institut de Médecine Tibétaine de Dharamsala en Inde,
exerce depuis 1991 comme médecin-chef au Centre médical tibétain de Bangalore en Inde.
En 1995 et 1996, le docteur Neshar reçut à Calcutta le prix Shiromani
et la médaille d'or du conseil indien en médecines alternatives, pour sa contribution exceptionnelle.
Président du Conseil Central de la médecine tibétaine de Dharamsala, il a été invité à Tokyo
en mars 2010 pour une conférence sur la médecine tibétaine.
Organisation : association Objectif Tibet de SCIEZ <http://objectif-tibet.blogspot.com/ >
Contact : objectif-tibet@orange.fr - tel : 04 50 76 10 62
Avec la participation de l’association Yoga à Vivre de Publier < http://www.yogavivre.com/>
SERVOZ
Salle Jean Morel
Samedi 6 mars à 21h
«Prisonniers du toit du monde»
suivi d'un débat avec 2 membres du GuChuSum
(anciens prisonniers politiques tibétains en exil en Inde)
Phurbu Tsering, vice-président et Tarshin, trésorier
dans le cadre d'une tournée d'une semaine en France
Participation libre
lionsdesneiges_montblanc@voila.fr tél : 06 85 32 23 78
film 2009 50 mn
La 9ème édition de notre manifestation est centrée
sur l'environnement et problématique de l'eau,
fonte des glaciers, pollution,
et retentissement sur l'approvisionnement de toute l'Asie.
Nous accueillons cette année le Népal,
qui nous proposera par l'intermédiaire des associations
KARYA et France-Népal
des films, des diaporamas, de l'artisanat,
et qui participera à plusieurs conférences.
affiche : conception et réalisation : Sophie Dinne-Samdup
s_dinne@hotmail.com
LHOSSAR 2137
NOUVEL AN TIBETAIN
NOUS ENTRONS DANS L'ANNEE DU TIGRE DE FER
Voici enfin le programme que vous attendez tous avec impatience.
Cette année, le Népal est l'invité d'honneur du Lhossar. C'est le premier pays traversé par les réfugiés tibétains qui ont bravé les dangers de la montagne pour fuir leur pays sous domination chinoise depuis 1949. Nous recevons l'association France-Népal ainsi que des associations qui œuvrent pour les népalais
Et comme toujours, autour des films, conférences et spectacles,
des ateliers, des expositions, le grand marché tibétain
et les repas tibétains bio, végétariens ou pas....
VENEZ NOMBREUX
AMENEZ VOS AMIS QUI NE SAVENT PAS ENCORE
ET FAITES LEUR DECOUVRIR LE TIBET
DANS UNE AMBIANCE FESTIVE
Bientôt février, bientôt le Nouvel An tibétain.
Nous entrerons dans l'année Tigre de Fer du calendrier tibétain.
Comme tous les ans à cette occasion
Lions des Neiges Mont Blanc
organise trois journées festives et d'information autour du Tibet,
les 19, 20 et 21 février
salle Olca aux Houches
conférences, rencontres autour de films,
grand marché tibétain, ateliers,
concerts, et bien sûr repas traditionnels.
Il y sera question d'environnement
- là comme ailleurs les problèmes sont majeurs -
Le pays invité sera cette année le Népal,
qui reçoit depuis cinquante ans les réfugiés du Toit du Monde.
Nous recevrons cette année
la chanteuse tibétaine
Yungchen Lhamo
en concert
le samedi 20 au soir
Vous trouverez prochainement le programme complet sur le blog
Pierre * a choisi de nous quitter en cette fin décembre.
Grande gueule et coeur "gros comme ça",
Pierre a partagé beaucoup de nos moments associatifs :
macadams des manifs, chemins du Mont Ventoux,
montagnes de la Kora, fêtes du Lhosar,....
« Quelle douleur, quelle souffrance, Pierre, t'ont fait choisir cette voie ? »,
nous étions-nous demandé. Mais tu n'étais pas seul, comme nous avions pu le penser : dans une longue lettre laissée à tes parents, tu as écrit que ce départ volontaire était uniquement causé par la maladie qui te minait. Nous respectons ce choix et admirons ton courage.
Tu avais entrepris une quête de la sérénité ; puisses-tu la mener à bien où que tu sois
et trouver le repos de l'âme.
Dans nos actions en faveur du peuple tibétain, tu continueras de cheminer avec nous,
et tu auras toujours une petite place dans nos coeurs.
Pierre,
Merci,
Pour ton grand coeur
Pour ton aide précieuse
Tous les stands avec toi
Tous les coups de pouce,
La route Lyon les Houches, les Houches Lyon
Au dernier moment, les tee shirts, les parapluies,
Les autocollants
Les précieux Bouddhas transmis aux disciples..
Pour ta présence à tous nos Lossar,
Toutes nos manifestations.
Pour la Kora,
Rudement belle et rudement rude,
La porter, la tenir à bout de bras,
Ta présence, ton aide,
Monter les côtes impossibles à monter,
Tant pis pour la casse.
Les tentes, les caisses, le ravitaillement,
Convoyer les participants,
Un coup par ci un coup par là.
Marcher, la fatigue,
Col de Balme, les Chapieux, Col du Bonhomme, Bionnassay,
les Droits de l'homme, la liberté,
Les drapeaux qui claquent au vent,
La joie, les coups de gueule, la belle fraternité, l'espoir ….
Pour tous les rituels accomplis ensemble,
Tchenrezi, Sanghie Menla, Tara, Milarepa,
comme des écoliers heureux, maladroits, joyeux...
Résister, résistance...
Ta résistance ultime...
Non à l'oppression, à la maladie,
Au corps qui veut plus,
A la médiocrité, la faillite des valeurs,
A tes chagrins, tous les non dits, la colère...
Plus n'est besoin de passer par nos belles montagnes
Où tu rêvais de t'installer,
Gravis maintenant les sentiers qui te mènent
A la terre pure du Bouddha Amithaba,
Et repose en Dewachen ….
Texte rédigé et lu par Christine
à la chapelle du crématorium
* Pierre Lavallée,
de l'association "Lions des Neiges".
Pour ceux qui ne l'ont pas encore fait, cette pétition est à signer de toute urgence, avant la fin du sommet de Copenhague :
http://org2.democracyinaction.org/o/5380/p/dia/action/public/?action_KEY=1306
Pour ceux qui ne comprennent pas l'anglais, je précise qu'elle se remplit de la manière suivante :
- Prénom,
- Nom,
- Adresse e-mail,
- Ville (en faisant précéder de F - pour France - et du code postal)
- Cliquer sur "Send your message" (= envoyer votre message).
Le 10 décembre 2009 , à l'occasion du 60ème anniversaire de la Journée Internationale des Droits de l'Homme, la Communauté Tibétaine en Suisse & Liechtenstein et des représentants de la Communauté Ouïgour se mobilisent pour dénoncer la violation quotidienne des droits humains des peuples minoritaires par la République Populaire de Chine.
Des centaines et des milliers de manifestants ont été arrêtés, emprisonnés ou ont disparu suite à leur participation aux manifestations depuis Mars 2008 sans parler des carnages auxquels s'est sont livrée l'armée chinoise lors de ces évènements. A ce jour nous n'avons aucune nouvelle de ces personnes. Les familles concernées n'osent même pas répondre à nos appels par crainte de représailles injustifiées.
Devant le silence et l'impuissance du monde libre, la Chine continue d'exercer la terreur et la répression au nom de la stabilité nationale. Les Tibétains et les autres minorités sont réduits à l'état de vulgaires monnaies. Pour dénoncer ensemble le fatalisme que représente la répression chinoise, et son impunité, nous souhaitons solliciter votre soutien par un discours d'une durée de 5 minutes lors de cette Journée Internationale des Droits de L'Homme à Genève.
Programme du 10 décembre 2009
> > 11h00 - Rassemblement à la Maison des Associations, 15 , rue des Savoises.GE
> > Gare Cornavin : Tram 15, 13 ( direction Palette ) Arrêt : Place du Cirque
> > 12h00 – Début du cortège
> > Itinéraire : Boulevard George Favon >Quai des Bergues >Quai Mont Blanc >
> > pause devant le Palais Wilson ( prière, discours / messages )
> > 13h30 - Reprise du cortège
> > Directions: Avenue de la France > Place des Nations
> > 14h45- ( l'hymne nationale , discours/ messages des 5-6 intervenants, prière )
> > 15h00 - Fin de la manifestation
Contacts :
Tsamchoe Wiederkehr 079 / 224 44 72
Jacques Arnal 079 / 436 65 31
Lettre-type à l'attention des Parlementaires
Monsieur le Député / Monsieur le Sénateur /
Madame la Députée / Madame la Sénatrice /
Je m'adresse à vous en tant que [Député/Sénateur] me représentant au Parlement afin de vous prier d'appeler notre Gouvernement à faire pression sur la Chine pour obtenir la libération de Dhondup Wangchen, le réalisateur de films tibétain, en détention depuis 2008 pour avoir voulu exercer pacifiquement son droit à la liberté d'expression.
Dhondup Wangchen [en mandarin: Dunzhu Wangqin] a été arrêté au Tibet le 26 mars 2008 pour avoir réalisé des interviews filmés de simples Tibétains, en recueillant leurs opinions sur les Jeux olympiques, le Dalaï Lama et la politique conduite par les Autorités chinoises au Tibet. (Les cassettes de ces entretiens avaient pu être sorties clandestinement du Tibet; elles sont désormais accessible au public à travers le film documentaire « Leaving Fear Behind » (Surpasser sa peur), qui donne un rare aperçu de ce que les Tibétains subissent réellement sous l'occupation chinoise. Le film a déjà été projeté dans plus de 30 pays et il peut également être vu sur le site http://www.leavingfearbehind.com ).
Selon des sources officielles, Dhondup Wangchen a été formellement arrêté en juillet 2008, sur les soupçons d' « incitation au séparatisme et espionnage ». Il a été inculpé en juin 2009. On pense que le procès de Dhondup Wangchen a sans doute déjà commencé.
Récemment sa famille a reçu une lettre de Dhondup Wangchen, sortie clandestinement de sa prison. Il écrit ceci: « Il y a quelques jours j'ai fait un affreux cauchemar. J'ai été soudain taraudé d'inquiétude que quelque chose de terrible ne soit arrivé dans notre famille. Je m'inquiète pour mon père et ma mère, très âgés. J'ai très peur pour eux. Pourrait-on me faire savoir quel est leur état de santé ? Soyez francs avec moi. Quant à moi, il n'y a pas lieu de trop s'inquiéter. J'assumerai mon destin. Je suis conscient du fait que ma libération sera très difficile à obtenir, et que je risque une peine d'emprisonnement plus longue encore. Mais j'éprouve surtout le sentiment de n'avoir pas été suffisamment attentif au sort de mes parents. Mon procès a commencé. Il n'y a rien de positif que je puisse partager avec vous. Le verdict est impossible à prédire. »
D'autre part, des responsables chinois ont récemment dit à des représentants d'un Gouvernement étranger que ''la procédure judiciaire était désormais en route''. S'il est reconnu coupable, Dhondup Wangchen risque de se voir infliger une très lourde peine. La Chine a rejeté les demandes émises par des observateurs indépendants souhaitant pouvoir assister au procès de Dhondup. Il est donc fortement à craindre que le procès de Dhondup Wangchen ne se déroule à huis clos. En plus, on lui a refusé le droit d'être défendu par un avocat choisi par sa famille (Li Dunyong du cabinet d'avocats Gongxin de Pékin).
On peut d'autant plus craindre que Dhondup Wangchen ne bénéficie pas d'un procès juste et équitable, qu'au moins deux Tibétains viennent d'être exécutés à Lhassa le 20 octobre 2009. A l'évidence leurs exécutions sont l'aboutissement d'une décision politique, et non d'un processus judiciaire équitable. Ces jeunes tibétains avaient pris part aux manifestations qui s'étaient propagées dans tout le Tibet au printemps 2008.
Bientôt le Président américain Barak Obama se rend en Chine (du 15 au 18 novembre 2009), et nous arrivons à un moment réellement crucial où tous les Gouvernements doivent s'efforcer de faire pression sur la Chine pour obtenir la libération de Dhondup Wangchen et de tous les autres prisonniers d'opinion: il faut de plus appeler fermement les Dirigeants chinois à faire en sorte que les accusés bénéficient de procédures judiciaires vraiment équitables et ouvertes.
Aussi Monsieur le Député / Monsieur le Sénateur / Madame la Députée / Madame la Sénatrice, je vous prie instamment de bien vouloir rapidement adresser un appel à notre Gouvernement pour qu'il s'entretienne dans les délais les plus brefs avec ses homologues chinois, afin de
1) demander des informations complètes sur le procès de Dhondup Wangchen, en particulier les chefs d'accusation à son encontre et l'état d'avancement précis du procès ;
2) obtenir l'autorisation d'envoyer des observateurs à son procès, pour s'assurer que Dhondup Wangchen bénéficie bien d'un procès traitant de tous les aspects de l'affaire, ouvert au public, comme la Constitution chinoise est censée le garantir; demander que Dhondup Wangchen soit autorisé à bénéficier de l'avocat de son libre choix ;
3) demander la libération immédiate de Dhondup Wangchen: on ne peut en effet qualifier de « crime » le fait d'avoir exercé pacifiquement sa liberté d'expression, un droit garanti par la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Je vous prie sincèrement d'agréer, Monsieur le Député / Monsieur le Sénateur / Madame la Députée / Madame la Sénatrice, l'expression de mes sentiments les plus respectueux.
[votre signature +
Mme/Mr prénom et nom, Association, etc.]
« PRISONNIERS DU TOIT DU MONDE »
vernissage du film
Du Tibet, vous en avez tous entendu parler. Mais cette fois, et c’est une première, nous voulons vous présenter un travail sur la mémoire. À notre connaissance, jamais il n'y a eu de documents filmés aussi complets mettant en valeur la richesse exceptionnelle des témoignages dont sont porteurs de nombreux Tibétains vivant en Suisse. D'où l'envie de ce film.
Au départ, cette aventure nous a été suggérée par Tsamchoe Wiederkehr, la présidente de la Communauté Tibétaine Suisse Romande (CTSR).
"Pourquoi ne pas faire un tel film?" nous a-t-elle demandé. Et c'est ainsi que nous nous sommes engagés, sans savoir vraiment quelles difficultés nous allions rencontrer. En revanche, nous étions sûrs d'une chose et nous le savons encore mieux aujourd'hui : il y a en Suisse, sur cette terre d'accueil, des femmes et des hommes extraordinaires qui ont voué leur vie à une cause, celle du Tibet.
Mais qui les connaît vraiment ? Et qui les a déjà entendus ? Très peu de gens !
Aujourd'hui, le Tibet ne doit pas seulement faire face à son isolement politique et aux besoins de nouvelles stratégies face au pouvoir colonial chinois. Il doit aussi se préoccuper de sa mémoire et de sa transmission. Le futur du Tibet dépend de la vivacité, dans l'esprit des jeunes générations vivant en Suisse et dans les autres pays de la diaspora.
Il n'y a pas de pays sans culture et sans récit. En voici deux :
§ Celui de Monsieur Takna Jigme Sangpo, âgé de 83 ans et qui a passé 37 ans de sa vie en prison.
§ Et celui de Madame Phuntsok Nyidron, âgée de 40 ans, et qui, pour sa part, a passé 15 ans en prison.
Entendre leur voix et s'enrichir de leur témoignage, même s'il est le fruit d'un non respect flagrant des droits de l'homme, c'est devenir soi-même porteur d'une part infime de leur histoire.
La CTSR a financé ce projet avec la collaboration de Nicolas Miesegaes de l’Undertown à Meyrin, KNM Prod et Vincent Thaon du studio Shazam. Ils ont offert leur talent et leur professionnalisme pour la réalisation de ce film portant sur le témoignage de deux anciens détenus politiques Tibétains à qui la Suisse a octroyé l’asile politique.
A travers ces deux récits, nous voulons rendre hommage à toutes ces femmes et hommes qui ont perdu leur vie au nom de la liberté et à tous ceux qui souffrent de la répression chinoise pour avoir revendiqué leurs droits fondamentaux et la cause du Tibet libre.
Contacts :
Tsamchoe Wiederkehr (Présidente de la CTSR)
079 224 44 72
tsamchoe.wieder@sunrise.ch
Deki Youdon
076 332 67 65
deki@tibetblog.ch